lundi 28 juin 2010

Photo ratée mais ...

... elle me dit beaucoup de choses. Elle n'est jamais sortie de mon premier album souvenir.

Bien sûr vous ne savez pas de qui il s'agit. Patience, vous le saurez bientôt.

Ça remonte à ... avril 1970. Je vis dans les Laurentides à Labelle. Je pars avec mon chum André et on s'en va à Montréal pour voir mon premier show rock au Forum. Et pas n'importe lequel : j'ai nommé rien de moins que ... Led Zeppelin, que tante Jacqueline, chez qui nous avons créché, nommait Zed Lépine ! C'était d'ailleurs la première visite du groupe en pleine gloire à Montréal.

Nous voilà dans l'enceinte André et moi. Dans le pit, en haut. Le show commence et, assez rapidement, nous essayons de descendre plus bas et voir nos héros.

J'ai en main un petit appareil photo de l'époque. Ça s'appelait un Instamatic et on plaçait sur le dessus une petite chose qui se nommait un flashcube. Pas de quoi faire une exposition photographique mais assez pour prendre les amis et la famille.

Bon ! Nous sommes rendus en bas, tout près de la scène. Je capote à voir les Plant, Page, Jones et Bonham nous livrer ces tubes qui nous font hurler.

N'écoutant que le courage de mes dix-sept ans, je fais le tour, je monte sur le stage, je m'approche des vedettes et je prends cette photo sur laquelle, en se forçant, on imagine Robert Plant à l'avant. Cette première image prise, j'ai juste eu le temps de voir arriver gardiens et roadies qui convergeaient vers moi. Hop, je me suis sauvé pour rejoindre André et j'ai ramené l'image avec moi.

Ahhh ! Souvenirs !

Avec un clin d'oeil à mon chum Ricdam qui est allé voir Éric Burdon and the Animals avant-hier au Métropolis. Le chanceux !

dimanche 27 juin 2010

Le micro est ouvert ...

Ce matin, les nouvelles LCN nous transportaient à Toronto où se déroule ce fameux G20. La speakerine installée à Montréal discute avec un reporter qui est sur place. Et ce dernier nous informe qu'un groupe de femmes canadiennes pré-sélectionnées pourront rencontrer les grands de ce monde et exprimer certaines doléances. Il nous mentionne entre autres l'astronaute Julie Payette et (sans blague ...) Julie Snyder. J'en suis renversé !

Puis la speakerine s'adresse à un autre reporter qui lui, se trouve sur le terrain des manifestations. Après quelques secondes de ce nouvel entretien, on entend clairement le précédent reporter dire, sans savoir que son micro est resté ouvert : "Moi, c'est avec les femmes que j'ai de la misère ...".

Du bonbon !

samedi 26 juin 2010

Scandaleux

Dans une article de La Presse sur les compatriotes exilés, une québécoise installée à Mexico nous apprend que dans cette ville de 30 millions d'habitants (autant que le Canada tout entier), il n'y a AUCUNE récupération ni recyclage ni collecte sélective.

Imaginez ! Pas un seul bac vert dans la ville. La québécoise a tenté de trouver un centre quelconque pour aller porter ses bouteilles vides : peine perdue. Tout va aux vidanges !

Mais quel genre d'individus gouvernent ce pays et cette cité ? Des incompétents certes, mais aussi des ignares qui sont capables de bizouner sur le web sans pouvoir recycler une canette de coca.

Sur la planète, c'est la ville la plus populeuse. La plus salope aussi ...

mercredi 23 juin 2010

Les français d'Amérique

C’est jeudi soir au parc Maisonneuve que les montréalais iront faire la fête pour un gros spectacle animé par Guy A. Cette année, les jeunes artistes cool vont entourer « le vieux » Paul Piché. On annonce aussi que les jeunes s’approprieront la vieille toune de Piché intitulée L’Escalier. Ne manquez pas ça.

J’ai toujours adoré cette chanson immense que l’artiste a composé alors qu’il était au sommet de sa courbe créatrice. Grosses émotions sur la vie qui va et les amitiés qui la jalonnent. J’attendais toujours ces phrases qui me secouaient :

Ben oui, c'est vous qui auriez pleuré

Avec c'que j'aurais composé

C'est une manière de s'faire aimer

Quand ceux qu'on aime veulent pas marcher

J'les ai boudés, y ont pas mordu

J'les ai quittés, y ont pas bougé

J'me sus fait peur, j'me sus tordu

Quand j'ai compris ben chu r'venu

Je ne sais pas pourquoi vraiment, mais ces mots m’ont toujours chaviré. C’est tellement important les amis.

Allez ! Secouez vos puces et célébrez notre éternelle présence dans cette mer d’anglophones.


Bonne Saint-Jean à tous et à toutes !

lundi 21 juin 2010

Le Nord sans la Canon

Bizarre ! Vraiment bizarre. J'avais pourtant apporté mon appareil photo dans les Laurentides mais en aucun temps ne m'est venue l'idée de l'utiliser. Chez Jean et Nicole, c'était la fête totale avec des tapas formidables le samedi soir, les martinis pour accompagner et pour saouler mon hôte (j'ai réussi), la grosse gang du lendemain avec les enfants, un neuf trous de golf au "Rock Garden" (j'ai joué 56 viaaaaaarge !).

Et puis cette belle surprise : j'avais amené la belle Myriam avec moi. Pendant la partie de golf, femmes et enfants sont allés dans le village de Ste-Marguerite où se déroulait une fête des vélos. Et la petite vlimeuse en est revenue avec un prix de tirage : une magnifique bicyclette CCM avec freins à disque et tout le reste. Une bagatelle de plus de $300. Z'auriez dû voir le sourire en revenant en ville.

Et avec toutes ces belles frimousses, je n'ai pris aucune photo. Décidément bizarre !

Merci Claude pour ce beau weekend avec ton ... papa.

Et un superbe été à vous tous et toutes !!!

vendredi 18 juin 2010

Une belle bouffonne et son tuba

Croisée sur la Catherine hier soir
Beau brin de fille, non ?

Les contraventions

La nouvelle est tombée dans La Presse vendredi. Depuis l’an 2000, environ $10 millions de dollars en contraventions distribuées à des « touristes » de l’extérieur, n’ont pas été payées ou «encaissées» par les autorités locales. Bon ! Ça fait une moyenne de $ 1 million par année. So what ? Ça vous coule un budget ? Une pinotte, si je puis me permettre.

Ce qui m’a fait penser à cette attitude que j’ai connue à Kelowna dans la vallée de l’Okanagan de la Colombie-Brittanique où je me suis ramassé une bonne dizaine de fois depuis 1990.

À Kelowna, fortement fréquentée par les touristes, si vous trouvez un billet de contravention (gente stationnement) sur votre « windshield », vous avez 48 heures pour aller le régler dans une banque locale. Et ça vous coûtera … $10. Pas plus. Pas $35 ou $40 ou $50. Juste un $10. Après le délairi de 48 heures, vous devrez payer l'emende au complet.

Autrement dit, vous pouvez payer rapidement approximativement ce que ça vous aurait coûté si vous aviez mis les sous requis dans le parcomètre. Genre « tourism friendship » pourrions-nous dire. Mais les « locaux » peuvent aussi s’en prévaloir. Simplement payer votre « dû » mais avec un léger retard. La vraie justice quoi !

Essayer d’aller vendre cette approche juste et équitable à monsieur Tremblay, pleutre maire de notre ville, ça donnerait quoi ? Poser la question, c’est y répondre …

jeudi 17 juin 2010

Le vieux freak

C’était tôt dans la soirée. Dix-sept heures aux Francofolies, sous la sympathique tente Slam. Genre 200 chaises devant le stage sous la tente. L’heure venue, c’était plein. Beaucoup de matantes, ai-je remarqué (des dames de … mon âge).

Et il est arrivé simplement, a pris sa guitare et nous a chanté ses tounes. Simplement, sans artifice, avec des solos de guitare sèche où il manquait parfois une ou deux notes mais, tous, on s’en foutait royalement. On voulait juste l’écouter avec cette voix qui en arrachait un peu (mais pas trop) dans les hautes notes. À peine trois chansons au clavier en raison de cette maudite arthrose et ce doigt qui devient croche, nous a-t-il avoué.

Un vieux de la vieille, toujours agréable à entendre. Le tout gratuit en ce début de soirée ensoleillée de fin de printemps, aux extrémités de cette magnifique nouvelle place des spectacles. De quoi nous rendre heureux d’être montréalais …

Merci Stephen Faulkner …

On commence tranquillement ...

On étire les cordes vocales ...

Avec un solo de guitte ...

mercredi 16 juin 2010

Cassonade !

Demain soir, avec Denys et Manon, une escapade dans le centre-ville pour les Francofolies. Au menu : Stephen Faulkner, alias Cassonade, qui viendra nous faire rigoler autant que rêver avec ses tounes drôles ou poétiques.

J'avais pris cette photo ya quelques années dans un party presque privé et j'avais été totalement charmé par le bonhomme. J'espère bien vous ramener une ou deux images aussi réussies demain soir.

mardi 15 juin 2010

Hummm !

Visite tri-annuelle chez le doc Phaneuf ce matin. Avec un certaine appréhension en raison des résultats qui me seront livrés sur ce test sanguin spécial que j'ai passé il y a deux semaines pour des informations sur une partie précise de mon bô body. Pas drôle de vieillir ...

........

Midi : le blogueur il est revenu enchanté de sa visite : tout est correct.

Alors il a débouché une Guinness et ça ne sera pas la dernière ...

:-)

samedi 12 juin 2010

Le show du jour

Il est dix-huit heures. Dans la ruelle, un ti-cul d'environ 5 ans courre derrière une tite-fille plus grande et plus rapide que lui. Soudain, il stoppe et crie à tue-tête, la face en grimace : "Ma tabarnak !".

J'ai ri ...

Deux de pique !

Je parle ici des organisateurs en chef de ce Mondial, l'immense tournoi de foot qui se déroule à Johannesbourg en Afrique du Sud.

Imaginez la scène : c'est la cérémonie d'ouverture de ce grand rendez-vous international. Quelque chose pour vous montrer tout autour de la terre. Dans ce grand stade de 85,000 places, il n'y a que la moitié des sièges qui sont remplis ! Pourquoi ?

Des bouchons de circulation et de trop nombreux postes de sécurité/vérification.

Pas fort !

Je n'en reviens pas encore.

vendredi 11 juin 2010

Mémoire gastro

Juin 2005.
Arrivés dans les Iles, ce fut notre premier repas.
Pas à plaindre, hein ?
Moi, je l'avoue : j'aime bien le homard
fraîchement sorti de la mer ...

:-)

jeudi 10 juin 2010

Tirer le blogueur du pétrin ...

Photo Christiane Gendron

mercredi 9 juin 2010

Grand Prix Grande Bouffe

Ce weekend, c’est le retour du Grand Prix de Formule 1 à Montréal, après quelques années d’absence. J’avoue être un peu indifférent à cette grande manifestation sportive de « gros chars » depuis la retraite de Jacques Villeneuve. Ma première expérience sur le circuit remonte à octobre 1979 où le père Gilles Villeneuve avait remporté son premier Grand Prix dans la froidure automnale montréalaise. Quelques autres années à aller faire mon tour dans l’île avec mes chums, en utilisant le billet de l’un dans les bonnes places, pour s’y retrouver tous pour les débuts de la course.

Puis sont arrivées les années 1996 et 1997. Deux saisons divines où Jacques Villeneuve et sa Williams-Renault brûlaient les podiums. Une douzaine d'accros mordus qui arrivaient à l'aube du dimanche chez nous, chez Jean-Guy, chez Roger, chez Denis ou chez Nicole et Ti-Two pour vibrer avec les vroum-vroum des rutilantes Formule Un.

Sept heures du mat' (faut le faire comme déplacement un dimanche matin !) et le brunch thématique pouvait commencer. Thématique … parce que ces brunchs étaient associées aux pays où se déroulaient les courses, principalement en Europe.

Brands Hatch ou Silverstone en Grande-Bretagne ? Fallait nous voir chez Marks et Spencer à Pointe-Claire, la veille, pour y quérir clumpets, kippers et bangers à bouffer avec les oeufs à la crème. Et ces authentiques gentlemen british qui nous parlaient en français dans leur fief de l'ouest de l'Île!

Dimanche allemand? Bouffons teutons! Schnapps, choucroute, saucisses et gâteau Forêt Noire pour défier les panses.

Le luxueux et cosmopolite Grand Prix de Monaco ? Faisons chic avec la pissaladière, le caviar (de lompe) pour couvrir les oeufs à la moscovite et les baccetti chocolatés. Rien de trop beau pour la classe ouvrière!

Grand Prix de France ? Le classique : pastis à l'entrée (il n'est que sept heures du matin !) suivi du jambon-beurre et autres mignardises pour nous rappeler la finesse culinaire de nos cousins de l'Hexagone.

Monza Italia? Espresso, pasta (carbonara), Chianti et alteri pour les tiffosi d'un jour.

J'avoue que nous avons éprouvé quelques difficultés à orner la table pour la Hongrie. Mais une promenade sur la Main et une brillante recherche nous ont permis de dénicher une recette de goulash, quelques saucissons et un fromage étrange.

L'Espagne nous a apporté une succulente gaspacho et la trilogie dim sum-sushi-sake accompagnait le Japon. Je sais, petite tricherie avec le dim sum mais, bon... c'est asiatique tout de même, non?

Sur deux années, une trentaine (si ! si !) de célébrations matinales et amicales où le caoutchouc des pneumatiques, les arômes de la bouffe, les chevaux des cylindrées et les vapeurs de l'alcool s'entremêlaient pour célébrer les succès de Jacquot. Les Beaux Dimanches quoi ! Et de bien beaux souvenirs.

Pour dimanche prochain, mettons que l’enthousiasme actuel me limitera aux … hot-dogs !

mardi 8 juin 2010

Fort Gibraltar

Un bref reportage-photo sur cette attraction touristique du Manitoba étalée sur un grand espace vert dans la ville de Winnipeg.

On remarquera la hauteur des murs pour se protéger de l'ennemi. Tous ces morceaux d'arbres sont reliés entre eux, non pas par des gros clous, mais par des chevilles en bois. Impressionnant !

Une vue de la passerelle ...

Quelques maisons à l'intérieur du fort

Mon pote Jean-Louis qui s'intéresse
à un nouveau métier ?

dimanche 6 juin 2010

Le 6 juin 1990 ...

... mon père Maurice quittait la terre pour un ailleurs meilleur ... comme ils disent. J'ai reçu ce texte ce matin, provenant de ma tite-soeur qui m'accompagnait auprès du paternel quand son âme l'a quitté. Les émotions sont ressorties et vous comprendrez pourquoi en lisant ce texte presque trop vrai. Ça va comme suit :


Pour ma part, je suis avec papa depuis hier.

Le fameux téléphone de l’hôpital me demandant si on veut le gaver, mes appels de panique à vous et à maman pour savoir ce qu’on fait... Et puis le déclic...

Je rappelle à l’hôpital pour qu’on m’explique que papa au fond, il est en train de mourir... Je suis partie de mon travail (ville Lasalle) comme une bombe en auto. En arrivant sur Décarie, c’est le bouchon solide. Me souvenant d’une tactique d’une de mes copines, j’enfile sur l’accotement en espérant me faire prendre par la police... Ce qui s’est inévitablement produit. Quand le policier atteint la hauteur de ma porte d’auto, je suis naturellement en larmes. J’essaie de lui expliquer, il a de la difficulté à me comprendre, mais il voit bien que je ne joue pas la comédie. Quand le second flic vient nous rejoindre pour voir si je fais du trouble, l’autre lui fait signe que c’est sérieux. Je me ressaisis et j’arrive à leur expliquer. Le deuxième policier me regarde dans les yeux et me dit : « Là, tu vas te coller à nous et nous suivre super collé. Tu te fous des autres véhicules, on va t’ouvrir le chemin. Es-tu capable de faire ça où tu veux qu’on t’amène nous-mêmes à l’hôpital? » Je leur dis que ça irait, mais de ne pas aller trop vite quand même.

Et la parade a commencé. Ils ont mis les cerises et la sirène dans le tapis. J’ai suivi comme ils me l’avaient demandé. Un automobiliste a tenté de se mettre entre eux et moi à un moment donné, croyant que je faisais ma smatte pour éviter le bouchon. Z’ Auriez dû voir le policier sortir son corps de l’auto pour dire au chauffard « Hey le cave, t’as pas compris? On t’a dit de te tasser et de laisser passer... » Le gars est rentré assez vite dans sa ligne...

Enfin au rond-point Décarie, ils se sont arrêtés en plein milieu et l’un d’eux est venu me voir. « Tu veux qu’on aille jusqu’à l’hôpital avec toi? » je lui ai dit merci, que j’avais peur d’avoir un accident à tenter de les suivre trop vite... Je les ai remerciés du fond du coeur, toujours en larmes, bien sûr. Il m’a souhaité bon courage. C’est là encore une fois que la réalité a refait surface... Mon père, daddy, est en train de mourir.

Il faut que vous sachiez que dans ma tête de petite fille et très longtemps dans mon adolescence, j’ai vécu avec la conviction que si papa mourait, je ne serais pas capable de survivre et que je mourrais aussi. Il était si vieux que j’étais certaine qu’il allait mourir, tout le temps. Je me réveillais parfois la nuit et si je ne l’entendais pas tousser (il fumait dans le temps) ou ronfler, je me levais et allais voir à la porte de sa chambre pour le voir bouger ou simplement respirer. Puis rassurée, je retournais me coucher.

Je suis finalement arrivée à l’hôpital. C’est la mère de mon ancien amoureux qui m’a accueilli. Elle travaillait aux soins palliatifs. Elle m’a confirmé que c’était sérieux, que la fin approchait et m’a rassurée qu’on avait pris la bonne décision selon elle de le laisser partir, sa vie était finie. Elle m’a accompagnée dans la chambre de papa. J’avais tellement peur qu’il meure devant moi. J’ai pris la main de Daddy. Je savais qu’il avait peur de St-Pierre en rentrant au paradis. Je l’ai rassuré. Je lui ai dit qu’il avait été un bon père, une si bonne personne et que St-Pierre serait heureux de l’accueillir, de ne pas avoir peur. La mère de mon chum m’a fait signe de regarder et elle a tourné l’autre côté du visage de papa vers moi. « Il t’entend » qu’elle me dit remplie d’émotions. Papa avait une larme qui coulait sur sa joue.

Ça c’était hier, le 5 juin. Vous comprendrez pourquoi papa était si fortement avec moi hier, ou plutôt que j’étais avec lui...

Maman est arrivée avec tante Liliane et toi, Mimi, je ne me rappelle pas si tu y étais cette journée... Ou seulement en soirée... Je me souviens par contre que tu y étais le lendemain. Je t’ai appelée au cours de la journée Line. C’était difficile de déterminer si c’était la fin dans 24 heures ou dans 1 semaine. Je me souviens qu’on hésitait, on ne savait pas. Puis en fin de journée, je savais, nous avons parlé et je t’ai dit de t’en venir... Tu te rappelles ce que tu m’as dit? « Dis à Woozie que je m’en viens. Dis-lui d’essayer de m’attendre, mais que s’il n’est pas capable, je vais comprendre. » Je ne sais plus si tu m’as dit ça la veille ou le 6 juin en matinée, avant de partir des îles. Mais je me souviens de lui avoir dit. Je lui ai dit le matin très tôt quand je suis arrivée à l’hôpital. Il m’a serré la main très fort quand je lui ai dit. Je n’en revenais pas qu’il soit encore si proche de nous, si vivant au fond... C’est comme si je l’avais libéré de lui avoir dit Line. Parce qu’ensuite, tout est allé passablement vite.

Michel et moi, on était près de lui. Michel lui lisait des passages de la bible, moi, je caressais la tête de papa doucement pour le rassurer. Maman et Liliane n’étaient pas encore là. Michel et moi sommes allés deux minutes dans la salle d’attente (fumer une cigarette?), puis on est revenu tout de suite. On a remarqué que papa n’allait pas bien. Je suis allée chercher un infirmier, j’avais peur de la violence de la mort. Je croyais que papa allait s’étouffer et courir après son souffle quelque chose du genre. L’infirmier a été très rassurant. Il nous a expliqué comment ça se passerait et il est resté avec nous. Je me rappelle être tout près de papa, de son côté droit et Michel un peu à l’écart. Je suis allée te prendre par la main, Michel et je t’ai amené près de papa pour que tu tiennes sa main gauche. Nous étions chacun de notre côté lui tenant la main et le rassurant quand il a pris ses deux dernières respirations. Puis, une fois qu’il n’a plus respiré, j’ai senti une vague d’énergie extraordinaire rentrer en moi de la main de papa... Je suis restée quelques secondes près de lui. Je me souviens Michel que tu t’étais un peu retiré, question d’absorber tout ça.

Puis, j’ai réalisé que je n’étais pas morte... Et que je ne mourrais pas. Je me souviens d’aller de Michel à papa et de dire à papa « Ça va aller papa, c’est correct, je ne vais pas mourir... ». J’étais redevenue la petite fille terrifiée... Puis libérée...

Dans les minutes qui ont suivi, maman et Liliane sont arrivées. Je suis allée embrasser papa encore une dernière fois et je lui ai dit qu’il fallait que je parte. Que je devais aller au devant de toi, Line! Je disais à papa que je ne pouvais pas te faire ça, te laisser arriver à l’hôpital sans savoir déjà, que tu avais besoin de temps entre l’aéroport et l’hôpital pour te faire à l’idée. Je voulais te donner le temps d’absorber la nouvelle. Je le sentais comme ça de toute façon. Je suis donc repartie de l’hôpital en troisième vitesse pour ne pas te manquer à l’aéroport. Papa était avec moi dans l’auto. J’ai même ri en me disant que je pourrais refaire le coup de la police, mais je me suis calmée. Je n’ai pas eu le choix, j’ai été prise derrière un cortège funèbre...

Le reste, tu connais l’histoire grande sœur. Dès que tu m’as vu dans l’aire des arrivées, tu as compris qu’il n’avait pas été capable de t’attendre. Tu m’as même dit l’avoir senti dans l’avion, en plein vol.

20 ans qu’il est parti, mon Daddy et aujourd’hui, ce matin, il me manque autant qu’il y a 20 ans... Mais ça va aller papa, c’est correct, je ne vais pas mourir...

Je vous aime. Bonne journée à vous deux!

Loulou
xxo

jeudi 3 juin 2010

Parfois, on est vraiment ... tata

Et je le fus.

Fin des années 80 je crois. Je m’en vais dans le nord avec mon chum Robert Valiquette. Le frère du très connu musicien Gilles. En hiver, début de soirée, on s’en va chez Claude Dubois à St-Adolphe. Dans sa maison retirée dans le bois, l’artiste a un studio très équipé et Robert s’en va livrer une « puce » informatique quelconque qui va améliorer le système dudit studio. Je l’accompagne et je suis fébrile à l’idée de rencontrer, chez lui, ce chanteur que j’admire.

Petite route finale dans la noirceur, on arrive. Entrée par l’arrière où de grandes portes vitrées coulissantes donnent directement sur la pièce qui sert de studio. J’y aperçois cinq ou six personnes qui « travaillent » en jouant de la musique mais … pas de Dubois.

J’entre avec Robert et le responsable du son serre la main de mon chum, déplogue une pièce du système sonore (genre l’ampli que vous avez dans votre salon) et nous amène avec lui dans une pièce latérale. Ce faisant, il nous apprend que Claude Dubois n’est pas présent et qu’il arrivera plus tard. J’en profite pour observer les alentours et je constate que la place est belle, pleine de boiseries magnifiques dont cette rampe d’escalier qui mène à l’étage supérieur. Bien belle place pour vivre, me dis-je.

Le techno ouvre la petite boîte et Robert y installe cette minuscule chip qui va améliorer la sonorité, ou quelque chose du genre. Placotage de quelques minutes. On écoute un peu les gars jouer et les salutations suivent : nous repartons.

On re-roule dans la noirceur et nous arrivons dans le village de St-Adolphe. Avant de prendre l’autoroute du Nord, Robert propose d’aller prendre une bière dans le bar central du village. Nous y entrons et on s’installe directement au bar. Un bar en « U ». Une fois assis, on aperçoit, installé en face, de l’autre côté du bar … Claude Dubois. Il est assis face à une petite machine de poker comme il y en avait à cette époque sur les comptoirs. Et l’artiste pianote les touches et joue avec les cartes sur son écran.

Il aperçoit soudainement Robert et lui envoie un signe de la main, ce à quoi mon chum répond avec un geste et un sourire. Dubois lance un appel à la serveuse et lui indique de nous servir une bière. Sympa.

Mais, bon, pas question d’aller le déranger dans son gambling. On est d’accord Robert et moi. On boit notre blonde broue et on s’en commande une dernière « for the road ». On a quand même remarqué que Dubois est pas mal … chaud ou ivre si vous préférez. Il chambranle un peu (même assis) et ça nous fait sourire.

La deuxième bière terminée, nous remettons nos manteaux et, avant de quitter, Robert va quand même aller saluer le chanteur. Je le suis et nous faisons le tour du bar pour arriver à ses côtés.

Robert salue Dubois en lui serrant la main et l’informe que nous arrivons de chez lui où il a installé la fameuse puce pour le son.

« J’ai amené mon chum Mickey avec moi … » ajoute-t-il.

Dubois se retourne vers moi et me tend la main. En serrant la sienne, je lui dis :

« C’est pas mal beau chez vous. Il y a beaucoup … du bois ».

Il a bien essayé de sourire un peu en réaction à ma grosse blague, m’a répondu quelque chose comme « ah wouain » et a regardé Robert avec un air interrogateur qui en disait long …

En roulant sur l’autoroute en direction de Montréal, mon pote Robert m’a dit une dizaine de fois (sans exagérer) : « Essti qu’t’es con ! ».

Mettons que j’ai réalisé que ça n’était pas ma meilleure …

mercredi 2 juin 2010

L'homme qui aimait les chiens

Ben et Sass. Comme des enfants.

Ben c’est un berger allemand recueilli par la SPCA alors qu’il errait dans les rues, âgé d’à peine 3 mois. Il était craintif, ayant tout du chien malmené. C’est celui-là que Jean-Louis a choisi, se chargeant, dans les mois qui ont suivi, de l’aimer, de lui redonner confiance en l’homme et de lui enlever toute méchanceté.

Sass est une Golden Retriever, bébé d’une voisine de Marlene et Jean-Louis, qui fut choisie pour devenir la sœur de Ben en quelque sorte. La belle Sass s’est pété une jambe il y a trois mois en courant dans un parc. Pas loin de $2000 pour la « réparation ». Qu’auriez-vous fait ? Jean-Louis verse encore ses mensualités pour la belle Sass.

Moi je n’ai vraiment pas la bosse pour les chiens. Même que j’en ai une peur naturelle qui ne me lâche pas depuis mon enfance. Pas à l’aise avec les cabots le blogueur.

Alors vous imaginez un peu mon inquiétude avant d’arriver chez mes amis. Pas un mais bien deux dogues à surveiller !

Dans ma vie, je n’aurai jamais été aussi familier avec des chiens. Aussitôt entré dans la cour arrière, ils m’ont reniflé et puis … rien. Tout débordement leur était superflu. Pas de jappement, de queue frétillante ou de croc menaçant avec grognement : j’étais dans la famille. Et durant toute cette belle semaine, les deux venaient me voir sur demande et se laissaient caresser le cou et le dessus de la tête (la caresse préférée de ma chatte Elsie). Même qu’ils en redemandaient.


Mais en titrant l’homme qui aimait les chiens, je ne voulais évidemment pas vous parler d’un nouveau moi. Oh que non ! Je voulais plutôt vous parler de mon pote Jean-Louis pour qui ces bêtes sont VRAIMENT ses enfants. Le voir communiquer avec eux constamment, leur donner des ordres autant que les agacer, rire d’eux, leur envoyer un sifflement admiratif, ramasser leurs boulettes brunes dans la cour arrière, me conter des dizaines de leurs aventures anecdotiques, faire semblant de les bouder pour attirer leur complaisance, me commenter leurs moues ou leurs regards interrogatifs, le voir se coucher avec eux par terre sur la douillette et y passer la nuit parce que Marlene le trouvait trop ronfleur en raison de l’abus de Martinis. Ces chiens-là vivent dans cette maison comme des flôs. Littéralement. Je pourrais vous en parler ad nauseam alors j’arrête avant la … nausée.

Mais je sais que cet homme adore les chiens. N’en ai jamais vu d’aussi authentique. Et je voulais le lui faire savoir et lui rendre hommage par ce billet.

Au péril de ma vie ...

... j'ai franchi les barrières et je suis entré
dans la chambre de la maman de Louis Riel
pour vous rapporter cette photo.

mardi 1 juin 2010

Pour vous surprendre ...

J'ai pris cette photo à quelques cent mètres du domicile de Jean-Louis et Marlene où je séjournais. Je vous demande le nom de cette rivière qui n'est pas la Red River qui sépare Winnipeg de Saint-Boniface.

Allez ! Un petit effort ! Vous connaissez ce nom ...

Je vous le donne ... c'est la ... Seine !

Sans blague. Comme vous, je suis tombé des nues ...